Et si demain nous devions changer ?

Publié le par Gabriel

L’enjeu majeur de notre siècle sera l’épuisement des ressources fossiles de notre planète (je vais m’attarder sur le produit magique, le pétrole).

 

Un grand nombre d'entre nous, ne veut pas où ne souhait pas comprendre que demain il n’y aura plus assez de pétrole pour tout le monde. Il en restera toujours quelques goutes pour les plus fortunés et les mieux armés de la planète, mais pas pour nous autres. Depuis les années 70, on nous raconte qu'il nous reste pour 40ans de pétrole, et ce chaque année.

En 1985 lors de la création de l’Opep les stocks de pétrole ont étaient réévalués et leur volume a étrangement augmenté avec une nouvelle méthode de calcule(si besoin je pourrais développer ce point, si cela intéresse du monde) et on nous prédisait encore 40 ans de pétrole. Depuis cette date les stocks des membres de l’OPEP n’ont pas vraiment évolués alors que leur production a grandement augmentée et leurs découvertes se font de plus en plus rares.

 

 En 2000 lors de la réunion de l’AIE (L'Agence internationale de l'énergie ) la même prévision nous a était faite, pas de pénurie de pétrole à la pompe avant 2040, trop fort plus on consomme plus il nous reste du pétrole.

 

En 2005 Total déclarait (sur son site web) : Les réserves de pétrole représentent aujourd’hui une quarantaine d’années de consommation. Mais c’est ainsi depuis plusieurs dizaines d’années. Cela signifie que, jusqu’à aujourd’hui, on a pu remplacer le pétrole consommé par de nouvelles réserves (découvertes de l’exploration, amélioration de la récupération dans les gisements, augmentation du prix du pétrole qui rend économique le développement de gisements de pétrole chers). Au début du 21ème siècle, nous sommes à un tournant. L’exploration de nouveaux gisements n’est plus capable à elle seule de renouveler les réserves. Même si l’on peut encore compter sur une amélioration des récupérations, le pétrole viendra à s’épuiser d’ici quelques décennies. Mais avant cet épuisement, dans l’immédiat, c'est-à-dire d’ici 5 ans pour les pessimistes et d’ici 25 ans pour les plus optimistes, la menace est celle de pénuries : l’offre ne devrait plus être capable de répondre à la demande toujours croissante : on aura atteint le pic de Hubbert pour le pétrole. L’après pétrole, cela nous concerne donc dès aujourd’hui. C’est trouver rapidement des énergies de remplacement pour réserver le pétrole qui nous reste à des utilisations « nobles » (fabrication des plastiques, des fibres synthétiques…). Et surtout faire d’importantes économies d’énergie, en particulier dans les pays gros consommateurs.

 

Mais depuis 2007 les discours commencent à changer avec le rapport de l'EWG qui disait entre autre dans l'article suivant parru le 30 octobre 2007:

   

"Depuis des décennies, une des questions récurrentes sur le pétrole est celle de la date du pic de production, plus connue sous le terme anglo-saxon de « peak oil (1)». D’après la dernière publication de l’institut Energy Watch Group (2), présentée lundi dernier, il n’est plus nécessaire de spéculer sur une date future, le pic de production aurait été atteint en 2006.

L’étude se fonde, en grande partie, sur une analyse détaillée de l’estimation des réserves de l’ensemble des pays producteurs de pétrole ainsi que sur l’état de la production des principaux gisements. Au niveau des réserves, les chiffres publiés présentent un grand décalage avec ceux mis en avant par les industriels et par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE): Ainsi, alors qu’ « officiellement » la fourchette des réserves mondiale se situe entre 1 200 et 1 300 milliards de barils, l’EWG conclu sur une valeur de 854 milliards de barils. Cette différence étant essentiellement liée aux réserves des pays de l’OPEP (3), avec une dépréciation de 315 milliards de barils rien que pour la zone du Moyen-Orient. Concernant la situation des gisements, l’EWG met en avant le fait qu’une grande majorité de puits importants ont atteint leur pic de production et que la mise en exploitation de puits plus réduits compense de plus en plus laborieusement leur déficit.

La première conclusion que tire l’EWG, de cette double analyse, est que les 81 millions de barils de pétrole produits en moyenne chaque jour en 2006 constituent le pic historique de la production mondiale. La deuxième conclusion étant que le début de la décroissance est imminent et devrait très vite se traduire par une diminution globale de la production de 3 % par an.

Dans son rapport, l’EWG donne le comparatif entre ses projections de production à moyen terme et celles de l’AIE :

- En 2020 : 58 Millions de barils par jour pour l’EWG et 105 pour l’AIE.

- En 2030 : 39 Millions de barils par jour pour l’EWG et 116 pour l’AIE."

Le 3 août dernier (2009) déclarait ici Fatih Birol (économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE))  "Un jour, nous serons à court de pétrole. Ce ne sera pas aujourd'hui, ni demain mais, un jour, il n'y en aura plus assez. C'est pour cela que nous devons abandonner le pétrole avant qu'il ne vienne à nous manquer. Nous devons nous préparer pour cette échéance", a affirmé Fatih Birol. "Plus tôt nous nous y mettrons et mieux ce sera, étant donné que tout notre système économique et social repose sur le pétrole. Pour changer cela, il faudra beaucoup de temps et d'argent. Nous devons nous attaquer à ce problème très sérieusement", a-t-il poursuivi.

 

Et plus récemment le PDG de Total (Mr Margerie) publiait la note suivante en réponse aux journalistes de la BBC :

 

Le pétrole risque de flamber à plus de 100 dollars, juge le patron de Total
(AFP) – le 22 Septembre 2009

LONDRES — Les prix du pétrole risquent de flamber bien au-delà de 100 dollars le baril si des investissements massifs ne sont pas engagés dans l'exploration, a averti le patron de Total, Christophe de Margerie, dans une interview diffusée lundi par la BBC.
Le directeur général de la compagnie pétrolière française a également affirmé à la BBC que les prix actuels du pétrole, autour de 70 dollars le baril, étaient trop bas pour couvrir les investissements à long terme de l'entreprise.
Frappés de plein fouet par la récession mondiale, les prix du brut sont passés d'un record de 147,50 dollars en juillet 2008 à 32,40 dollars en décembre dernier. Ils ont depuis plus que doublé, pour s'établir autour de 70 dollars.
Au journaliste lui demandant s'il jugeait possible que les prix dépassent à nouveau 100 dollars, M. de Margerie a répondu "oui".

"La question est de savoir quand (cela se produira). Le problème est d'anticiper cela, pas d'envoyer un messager pour effrayer les gens, mais de faire passer le message... qu'il est important d'investir maintenant", a-t-il aussitôt précisé.
"Nous considérons (qu'un pétrole à 60-70 dollars) ne suffit pas à protéger nos investissements à long-terme", a-t-il ajouté.
M. de Margerie a averti qu'une pénurie de pétrole menaçait entre maintenant et 2015, si des mesures immédiates n'étaient pas prises pour investir dans l'exploration.
"Nous pourrions être confrontés à une offre de pétrole insuffisante pour couvrir la demande, et je crois qu'il est dans notre rôle de le dire à l'avance (...) pour obliger les responsables de nos pays à réfléchir" à cette menace, a-t-il mis en garde.
"Il faut s'y préparer, car dans deux ou trois ans il sera trop tard", a-t-il insisté.
Pour le patron de Total, les pays producteurs de pétrole, y compris l'Arabie saoudite, ont besoin du concours des pays consommateurs.
"Vous ne pouvez pas demander (aux pays producteurs) qui affrontent eux aussi la crise (économique) de continuer à investir (en pariant sur) une reprise potentielle de la demande et, en attendant, de le faire au bénéfice du reste du monde", estime-t-il.
"Nous ne pouvons pas faire endosser toutes les responsabilités aux pays producteurs. Il faut s'assoir et discuter. Si l'on n'agit pas, il y aura un problème", prévient-il.

Volontairement je n’entre pas trop dans les détails, c’était juste un petit tour pour montrer que les discours commençaient enfin à changer. Et qu’il est plus que temps d’agir. A notre petit niveau nous ne pouvons pas grand-chose mis à part nous préparer (mentalement, techniquement et physiquement) à ce changement qui arrivera (la seule inconnue est quand) et essayer de faire changer les mentalités autour de nous (surement la tâche la plus ardue).

Je vous laisse réfléchir au problème et n’hésitez pas a me contacter si vous avez des questions (je n’ai pas la science infuse mais cela fait plusieurs années que je réfléchis au problème).

Publié dans Peak-oil

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G
<br /> Un lecteur vient de me faire parvenir cet article ou Robert Hirsch nous dit :<br /> Robert Hirsch est un éminent spécialiste des questions énergétiques qui a travaillé durant toute sa carrière dans les différents secteurs de cette industrie, d’abord en tant que serviteur de<br /> l’Etat, puis dans le privé. M. Hirsch est à l’initiative d’une célèbre étude sur le pic pétrolier publiée en 2005 par le Ministère de l’Energie des USA (DOE). Répondant ici aux questions de Steve<br /> Andrew, pour l’ASPO, il revient sur son parcours professionnel, les circonstances de la publication du rapport du DOE, et la réaction pour le moins embarrassée des autorités devant les résultats de<br /> son étude. M. Hirsch estime qu’entre 10 et 20 ans seront nécessaires pour effectuer les transformations des infrastructures, équipements, processus et modes de vie qui seront requises avec la<br /> raréfaction du pétrole. Après plusieurs années passées à étudier ce dossier, il estime aujourd’hui que nous disposons de moins de cinq ans avant que la production pétrolière mondiale ne commence à<br /> décliner, provoquant à coup sûr une récession de grande ampleur. Il est grand temps, dit-il, que les responsables politiques aient le courage de faire face aux mauvaises nouvelles en provenance du<br /> secteur énergétique et osent enfin aborder cette question de front.<br /> <br /> (Je vous laisse lire la suite ici :<br /> http://www.contreinfo.info/article.php3?id_article=2792)<br /> <br /> <br />
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